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Tribunal du non sens

3 juin 2012

DE LA CONFIANCE

De la confiance

par Bruno Rey, mercredi 23 mai 2012, 02:51 ·

La confiance

Faire confiance, c’est d’abord avouer que tout ne dépend pas de soi. Confier quelque chose, se confier, se fier : c’est toujours en quelque façon prendre appui sur autre chose que soi-même.

En ce qui concerne celui qui l’accorde ou la donne, la confiance contient donc un aveu (qui peut rester implicite) de dépendance, de fragilité, d’absence de maîtrise. Cette reconnaissance de non-maîtrise équivaut-elle à un aveu d’infériorité, à une soumission, à une certaine négation de sa propre liberté ? Faire confiance, n’est-ce pas une manière de s’incliner ? Pour y voir plus clair sur ce point, il faut sans doute se tourner vers le destinataire de la confiance et s’interroger sur sa nature.

A quel genre d’être la confiance s’adresse-t-elle ? Avançons cette proposition : on ne peut parler vraiment de confiance que si l’être auquel on s’adresse a la capacité de décider de son comportement, de ses paroles et de ses actes ; il peut mentir, trahir, se donner une apparence qui travestit ses véritables intentions, il peut aussi ne pas le faire ; et le choix de l’une ou l’autre de ces deux attitudes ne dépend que de lui. La confiance serait ainsi, et tout à la fois, croyance en la droiture de l’autre et prière adressée à l’autre de conserver cette droiture, qu’il est toujours en son pouvoir d’abandonner.

De ceci découleraient, entre autres, deux conséquences. D’abord, si l’on admet que l’autre, si loin et si longtemps qu’il soit allé dans la voie de la duplicité ou de l’irresponsabilité, peut toujours trouver ou retrouver sa droiture, alors on doit admettre aussi que nul n’est absolument indigne de confiance. Cette dernière, en un sens, serait due à toute personne, plutôt qu’accordée à quelques-unes sous certaines conditions. Ensuite, la confiance est bien moins une abdication de sa liberté à soi, qu’une reconnaissance et une affirmation de la liberté de l’autre ; davantage même, l’on voit mal comment cette reconnaissance ne serait pas elle-même librement effectuée. En faisant confiance, on s’incline bien devant l’autre : mais c’est pour le saluer ; on ne perd rien de sa propre grandeur à avouer celle d’autrui, au contraire.

Faire confiance, c’est donc reconnaître que l’on ne maîtrise pas tout. Non pas en raison d’une certaine indocilité des choses, ou des événements, mais en raison de l’irréductible liberté des personnes. La confiance permet de comprendre avec évidence que l’absence de maîtrise n’est pas toujours signe d’imperfection. Le monde moderne cherche à supprimer notre impuissance sur les choses, par le savoir scientifique et l’efficacité technique ; mais ne cherche-t-il pas aussi à laisser le moins de place possible à cette autre forme d’impuissance, qui habite la confiance, et qui concerne cette fois les personnes ? L’inclination toujours plus affirmée à traiter tout problème en termes juridiques, l’inflation des rapports contractuels qui amortissent le risque en ménageant la possibilité d’un recours à des institutions, n’en sont-elles pas des signes parmi d’autres ? C’est une méfiance profonde qui semble former aujourd’hui, à bien des égards, la toile de fond des relations entre les hommes. On légiférer à outrance sur des rapports sociaux d’ordre privatif ou des lois mécaniques tentent de résoudre des comportements sentimentaux. Si c’est bien le cas, ne faut-il pas craindre la disparition des rapports humains les plus essentiels, comme l’amour (qui ne consiste pas seulement à être amoureux) ou le respect (qui ne consiste pas seulement à laisser tranquille) ? De tels rapports sont-ils seulement concevables sans confiance ?

BR

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3 juin 2012

CROIRE

Croire

 

Celui qui croit est, d’abord et avant tout, celui qui ne sait pas. Croire paraît bien, en effet, s’opposer à savoir : lorsqu’on sait, on ne croit plus, on sait. Mais cette opposition prend bien souvent, dans l’opinion courante, la forme plus précise d’une hiérarchie : n’est-il pas clair qu’il « vaut mieux » savoir que croire ? Le premier offre assurance et certitude, là où le second en reste à une simple possibilité ou à un espoir. En somme, le savoir représenterait l’aboutissement, la réussite de ce qui, dans le croire, resterait à l’état d’ébauche, de désir inassouvi. Croire serait un pis-aller, une sorte de sous-savoir : on ne croirait que « faute de mieux », lorsque le savoir est hors d’atteinte ; pire encore : le croire pourrait bien être une solution de facilité, permettant d’éviter l’angoisse de l’ignorance et les affres de la recherche : celui qui croit ne se donne-t-il pas à fort bon compte toutes les réponses ?

 

Une telle manière d’envisager le croire n’est pas sans pertinence : elle correspond à ce que l’on peut appeler la croyance. Croire à ceci ou cela signifie alors : adhérer à une affirmation d’une manière immédiate, sans pouvoir ni vouloir en rendre compte, sans distance ni interrogation, selon une décision subjective et souveraine. On comprend, du même coup, que l’objet de la croyance (ce à quoi l’on croit) puisse varier à l’infini selon les différents individus : issue de la subjectivité et n’exprimant que celle-ci, la croyance de l’un diffèrera de la croyance de l’autre, puisque tous deux n’ont pas la même subjectivité — c’est-à-dire : les mêmes goûts, les mêmes intérêts, les mêmes habitudes ... On comprend aussi que la croyance soit proche parente de la crédulité : Puisqu’ici la subjectivité décide souverainement, il est logique qu’elle adhère à tout ce qui comble ses désirs (conscients ou non), sans se préoccuper d’examen ou de vérification. La croyance est indifférente à la vérité. En elle, le sujet ne cherche pas à s’élever lui-même jusqu’au vrai, il cherche au contraire à modeler le vrai selon ses propres manières d’être. — Pour toutes ces raisons, la croyance est bien un sous-savoir : comme le savoir, elle affecte la forme de la certitude (celui qui croit sur le mode de la croyance est celui qui ne doute pas), mais contrairement au savoir, elle n’entend pas que la certitude soit le résultat de l’interrogation, de la recherche longue, laborieuse et disciplinée.

 

Mais il en va tout autrement lorsqu’il s’agit de la foi. « Avoir la foi », ce n’est pas se donner à soi-même des réponses toutes faites, c’est au contraire se donner soi-même en réponse à une interrogation qui nous est adressée, et qui a la forme d’un appel. Ce n’est pas s’efforcer de faire correspondre la vérité avec ses propres souhaits, mais c’est s’efforcer de correspondre soi-même à ce que souhaite la vérité. On comprend alors que le croire, lorsqu’il s’agit de foi, n’a de sens que dans le cadre d’un rapport de personne à personne, qu’il s’agisse du rapport de l’homme à l’homme ou de l’homme à Dieu : on croit quelqu’un (ou en quelqu’un), on croit à la parole donnée par quelqu’un ou à la promesse faite par quelqu’un. Un lien essentiel existe ainsi entre la foi et cette autre notion qui lui est étymologiquement apparentée : la confiance. Que signifie en effet « faire confiance » ? Faire confiance, c’est s’en remettre (se fier ou se confier) à un être qui pourrait trahir ou mentir, qui pourrait aussi se désintéresser de nous, mais qui librement se tourne vers nous et s’adresse à notre liberté, attendant de nous une réponse que nous sommes libres de donner ou non. Dans ces conditions, le croire cesse d’être un pis-aller, et le savoir cesse d’être un idéal qui remplacerait avantageusement le croire : on ne fait pas confiance à quelqu’un « faute de mieux », mais parce que c’est la seule façon authentique d’entrer en relation avec une liberté. Au contraire, prétendre faire d’une personne un objet de savoir serait le meilleur moyen de lui retirer son essence d’être libre.

 

Il est vrai que la foi est toujours sous la menace de l’illusion et de la trahison. Mais c’est que, précisément, la foi, contrairement à la simple croyance, affronte le risque et le doute : elle ne les dépasse qu’en acceptant d’abord de passer par eux.

 

La conclusion est donc croire dans le savoir des autres ou croire dans son propre savoir.

Mémé (ma grand-mère du côté maternelle) aimait souvent à me répéter : "Saber créser lou messorga des austres qu'oz aqui lou vertat saupre!" (occitan brivadois) -  Savoir croire le mensonge des autres  c’est ça le vrai savoir ! - (sacrée mémé va !)

BR

3 juin 2012

DE LA CONNERIE

La Connerie

 

Peut-être que tous nos efforts de réflexion ont d’abord pour but de nous faire échapper à la connerie; peut-être que l’envers de notre amour de la sagesse n’est qu’un refus de la connerie…

Mais qu’est-ce au juste que la connerie?

 

Est-ce seulement l’ignorance, le manque d’instruction?                                                                

Non, dans la langue courante est dit “con”, celui qui -comme les animaux (les bêtes) manque d’intelligence.                                                                                                                                                                                         

Cette définition est-elle acceptable? Derrière son apparente simplicité, la définition courante de la connerie comme manque d’intelligence est lourde de présupposés. Elle amène à penser que la connerie -comme l’intelligence- serait innée, et, plus grave, indépassable. Indépassable parce que, si l’instruction doit développer l’intelligence, il n’en reste pas moins qu’elle la suppose en tant que capacité (on ne peut espérer instruire des pierres, et si on peut le faire des petits d’hommes, c’est parce qu’ils en ont en eux la capacité). Un être dénué d’intelligence, un être con serait donc inéducable, incapable de dépasser sa condition. Il y a derrière cette trop simple définition de la connerie, un innéisme et un élitisme toujours prêt à glisser dans l’inhumain…

Et si au lieu d’être un manque d’intelligence, la connerie était l’ignorance de notre propre ignorance? N’y a-t-il pas une connerie bien plus redoutable que le simple manque d’instruction, une connerie qui justement consiste à croire ne manquer de rien, une assurance vide, une certitude purement psychologique qui croit pouvoir d’autant plus s’étendre à tout qu’elle a moins de contenu? (car moins on en sait plus on croit savoir)

Je propose d’appeler connerie toute forme de suffisance intellectuelle. Cette suffisance peut se suffire de peu comme de beaucoup: il n’y a pas qu’une connerie passive qui écoute sans savoir interpréter et répète sans comprendre, il peut y avoir une connerie active, une connerie savante qui “interprète sans écouter”                                                                                       

Cet état est marqué par une absence chronique d’étonnement: le con se fait fort de savoir interpréter tout événement et toute parole en les ramenant à ce qu’il estime déjà connu grâce à l’infaillible système clos de ses préjugés; pour lui le savoir est d’abord un faire-valoir.

 

Le “con” que nous avons ainsi défini ramène toujours tout au même en le figeant dans le système de ses préjugés voire de son savoir, pour lui “le con c’est l’autre”. Ainsi, croire qu’il y a des gens définitivement cons est peut-être le propre de la connerie. Et si on considère que l’on est rarement con -au sens où on l’a défini ci-dessus- sans être méchant, on peut bien se demander si la connerie, au lieu de l’être seulement des cons, n’est pas le propre de l’homme.

Stop ! J’arrête de réfléchir là-dessus, je m’en suis bien sorti ; car si j’ai réussi à donner une image assez fidèle de ce que je suis j’ai réussi à mettre tout le monde dans le même sac. Et pour conclure je citerai une phrase que mémé aimait à se dire pour elle-même lorsqu’elle feuilletait son album de photos personnel :

- «  J’ai été chez les bonnes sœurs, mariée à un militant communiste, c’est dire si j’en ai entendu des conneries ! »

BR

3 juin 2012

LA GUERRE

La guerre !

C’est moche la guerre, et puis surtout c’est dangereux !

 

Je me souviens de tous ces vieux cons, (vous les reconnaitrez sûrement)  qui  nous tarabustaient les oreilles avec leurs : «  C’est une bonne guerre qu’il vous faudrait ! Ou alors, Fainéants de jeunes, drogués, c’est une bonne guerre qu’il vous faudrait ! Ou alors, plus rare, mais j’ai eu l’occasion de l’entendre : C’est Hitler qu’il vous faudrait ! Comme si Hitler aurait pu résoudre mes problèmes de puberté et mes premières angoisses de masturbation.

 

D’une manière générale, ceux qui avançaient de tels propos avaient été trop jeunes pour avoir fait la dernière et trop vieux pour faire la prochaine, il est vrai que tant à souhaiter une guerre, autant ne pas avoir l’occasion de la faire ! Cette race de crétins a tendance disparaître, et c’est une bonne nouvelle ; mais voilà t’y pas (jargon bourguignon) que les conflits en cette année 2012 sont de plus en plus nombreux.

 

Certains érudits de la guerre m’avanceront qu’il faut faire une différence entre les différents conflits. Les régionaux, les locaux, les tribales, les ethniques, les guerres terroristes, les guerres religieuses, intercontinentales, économiques, du pétrole, la guerre de l’eau, etc. En fait si je m’en tiens à la stricte définition du mot, la guerre c’est lorsque l’on donne un fusil à un mec et qu’on lui demande au nom de l’état, de dieu, de matières premières, d’aller buter son voisin. Et lorsqu’un abruti en cravate tente de m’expliquer qu’il y a guerre et guerre, j’aimerais le voir hurler dans les barbelés, ses tripes à l’air, sa bite carbonisée, appeler sa mère, femme stupide si il en est d’avoir laissé partir son fils à la boucherie plutôt que de le pousser à déserter.

 

Pourquoi les hommes savent-ils mieux faire la guerre que la paix ? Parce que la guerre ne fait appel qu’à des instincts primitifs de survie originelle alors que la paix elle demande de l’intelligence. Parce qu’une fois la guerre terminée, souvent ceux qui préparent la paix sont les mêmes qui ont fait la guerre. Une paix préparée par des militaires, quelle connerie, c’est comme si on confiait à un général d’une division de panzers la direction d’une crèche pour autistes. Le statut de vainqueur n’engendre aucune sollicitude et vision futuriste de l’après-guerre. La Libye, l’Irak en sont les parfaits exemples.

 

Les armées démocratiques sont des armées de mercenaires idéologiques appuyées par la propagande des médias ce sont de nouvelles croisades dans la définition stricte du mot. Et d’ailleurs que de points communs.

De nos jours, les pays possèdent des armées nombreuses, surarmées, mais sans aucun champ de bataille pour rentabiliser et justifier les crédits énormes qu’ils engloutissent. Il en était de même au moyen-âge, où armées et chevaliers inactifs désolaient l’Europe occidentale.

Les médias jouent ici le rôle de rapporteur de nouvelles de ces pays lointains où souffrent des communautés qui devraient nous être proches. Il en était de même au Moyen-âge où les pèlerins de retour de terre sainte relataient ce qu’il s’y passait, en n’omettant pas d’en rajouter. Vexations, persécutions, Il se trouvait aussi une foule considérable prête à les écouter, et d’autant plus de crétins prêts à les croire.

Nos idéaux démocratiques ont largement remplacés les délires religieux des siècles précédents. A cette époque on pensait largement convertir ces païens en de fidèles chrétiens, aujourd’hui il en est de même. On assiste à une conversion en masse à la démocratie et surtout à la consommation.

 

Avant la guerre du Golfe, nous avions déjà conscience d'être les plus forts. Après la campagne du Kosovo, c'était même reparti comme en 1914: la guerre redevient fraîche, courte et joyeuse. Du coup, on enchaîne :Deuxième guerre du golfe, Afghanistan, Libye.

 

Avec la guerre en Libye; on a tué ni trop, ni trop peu. Les frappes ont été délivrées, sans stock inutile de munitions, ni de cadavres. La guerre devait être chirurgicale. Elle le restera mais de même qu'on opère sans ouvrir, on vaincra sans tuer. Dorénavant, nos adversaires ne seront pas seulement militairement défaits mais moralement désarmés. Puisque nous leur laissons la vie sauve, ils n'auront plus le cœur à se battre. Pourquoi? Parce qu'à long terme, chers amis, ils seront tous consommateurs! 

L'homme n'est plus la mesure de toutes choses, c'est l'individu, armé de son double décimètre, de sa carte bleue, et de sa zappette, qui devient l'expert géomètre de sa propre existence. Le libre échange, Internet et, si nécessaire, les missiles Tomahawk, finirons bien par les ramener sur le chemin de l'état de droit, du doux commerce et de la paix perpétuelle.

 

Voici à peine caricaturé, le conte de fées stratégique que l'Occident se raconte pour s'endormir au soir d'un siècle chargé d'horreur.

L'illusion de l'Occident consiste donc à croire qu'a l'avenir, plus aucun état, plus aucune force politique ne lui fera la guerre avec quelque chance de succès. Soyons sérieux: la "guerre" du Golfe, celle de Libye furent des opérations de police, tant la disproportion entre forces était flagrante.

Ainsi, si nous ne craignons plus la guerre, c'est parce que les seuls états capables de nous la faire nous ressemblent.                                                                                                                                                                                  

Avouons-le: le nouvel ordre mondial ne réussit pas aux Rwandais, c’est un fait et peut-être cela vient tout simplement que les grandes marques de distributions ne sont pas encore implantées dans la jungle,  mais "sauvageons", "fanatiques", "mafieux", "terroristes" ne représentent pas une menace vitale, totale et implacable.

L'occidental n'aperçoit plus de raison valable d'aller se faire trouer la peau. Tout au plus, sauver celle de sa femme, du moins s'il n'a pas déjà divorcé.                                                                                                                                                 

La survie du corps, la somme des plaisirs qu'il procure constituent les seules raisons de vivre. La consommation de masse réduit le coût de la vie mais élève celui de la mort.  En effet mourir maintenant devient pénible, on laisse tant de belles choses. Individualisme, consumérisme, hédonisme, relativisme imposent une seule réalité psychologique.

Hélas, l'erreur dans laquelle nous nous sommes douillettement installés depuis la fin de la guerre froide est cent fois plus impardonnable que celle de 1914. Car si nous nous trompons, la prochaine guerre sera l'ultime.

BR

3 juin 2012

Culture, Ah Culture quand tu nous mens...

J’ai un peu de temps !

 

Tous mes clients sont soient dans leurs chambres douillettement installés, soient en train de flâner dans les rues de Siem Reap profitant de la relative fraîcheur du soir pour réussir enfin à faire quelques mètres sans avoir à transpirer de la tête aux pieds.                                                                                                                                                                           

 

Mes clients… Mes clients ils viennent de partout ; j’ai des Chinois du Sishuan, un allemand de Saxe, un écossais qui parle un anglais que je ne comprends pas, deux américains hilarants, deux français, deux israéliens en vacances après 2 ans de tuerie, une italienne… Hier j’avais des chiliens, des russes, des anglais, des espagnols… Le monde entier défile dans ma petite guest housse.                                                                                                                                                                                             

 

Moi qui désirais en faire une sorte de lieu d’où émanerait une proposition culturelle me voilà débordé par une vague, un tsunami de cultures différentes dont le seul point commun reste cette façon totalement personnelle de s’exprimer en Anglais.                                                                                                                                                                                                                                                              

Je voulais de la culture, je suis servi.                                                                                                                                                                                                                                                    

Qu’est-ce que tout ça m’apporte finalement ?

 

Le Petit Larousse, le Gros Robert, L’Encyclopédie Universalis, (à laquelle on ne se réfère pas assez souvent) sont très précis et donnent plusieurs définitions du mot "culture".

Culture : ensemble des connaissances acquises, instruction, savoir, manifestations intellectuelles, artistiques, etc., qui caractérisent une société.

 

Les connaissances; l'instruction, le savoir, les manifestations intellectuelles ou artistiques, c'est, en effet, ce que nous appelions la culture. La culture c'est, au fond, tout ce que les grandes civilisations ont apporté à l'humanité, avec leurs poètes, leurs écrivains, leurs philosophes, leurs artistes, et ce qui permet à chacun d'entre nous, pour peu qu'il ait la chance d'approcher ces cultures, de vivre un peu plus heureux et de comprendre vaguement le sens de notre existence sur terre.                                                                                                                                                                             

 

Nous sommes tous d'accord là-dessus et tous d'accord pour dire que chacun d'entre nous ne peut que s'enrichir en essayant de connaître les autres grandes cultures de la planète.                                                                                                                                                                                                                                                                      Bien entendu je n’associe pas dans ce mouvement d’enrichissement personnel tous les NPF (Néo- Paysans-Fascistes) qui associent le mot culture à culture de pommes de terre et je m’en excuse pour les patates, elles, au moins, ils leur arrivent de germer !

 

Bon. Cela dit, et le Petit Larousse et ses confrères n'en parlent pas, ce mot de culture a été "usurpé" récemment par la globalisation mondiale de la connerie (GMC) pour définir tout à fait autre chose.

On a ainsi depuis quelques années des études très savantes et tout à fait passionnantes sur "la culture des délinquants", "la culture des illettrés", etc.

Je ne pense pas que nos ethnologues et nos sociologues aient voulu nous faire croire que les délinquants ou les illettrés avaient un "message culturel" à nous offrir pour enrichir le patrimoine de l'humanité. Non, ils ont simplement pris ce mot de "culture" pour parler de tout à fait autre chose que de la culture.

 

Et le mot, avec ce nouveau sens, est passé subrepticement dans le vocabulaire commun sans même que nous nous en rendions compte.                                                                                                                                                            

 

Aujourd'hui, le saccage d'un magasin de grande surface dans une banlieue "défavorisée", les "rodéos du samedi soir", le recours aux drogues dures, les tournantes, le racket à la sortie des écoles sont considérés comme des... phénomènes culturels.

Pourquoi pas ? Le tout est de s'entendre sur le sens des mots et de ne pas confondre les homonymes. Certes, il aurait été plus simple de parler des "coutumes" des sauvages, des analphabètes, des voyous ou des gangsters, mais c'eut été sans doute moins "valorisant".

À nous maintenant de ne pas mélanger les deux sens donnés au même mot.

 

Cette petite précision des termes faite, voyons ce que nous racontent nos gentils globalisateurs mondiaux de la connerie (GGMC).                                                                                                                                                                            

 

Par exemple : On nous disait que la "culture arabe" allait rapidement enrichir et "régénérer par son apport extérieur", notre vieille culture européenne à bout de souffle. C'est là, en fait, l'argument massif des défenseurs de la GMC.

Naturellement, quiconque oserait se permettre de mettre en doute un seul instant une telle affirmation se verrait illico traiter de... raciste. Pourquoi ? Parce qu'on lui reprocherait de mépriser la culture arabe en question, les procès en sorcellerie ne s'embarrassant jamais de beaucoup de logique.

 

Et on en arrive ainsi à la première escroquerie. Nos immigrés sont-ils... cultivés?

Comment imaginer une seule seconde que ces mineurs de Silésie, ces maçons calabrais ou ces ouvriers à la chaîne andalous qui, poussés par la faim, avaient quitté leurs villages misérables auraient pu nous apporter, dans leurs pauvres valises en carton, une "culture" (au premier sens du terme) à laquelle ils n'avaient jamais eu accès chez eux?                    

 

Il ne faudrait pas confondre les centaines de milliers de mineurs polonais, de maçons italiens, d'ouvriers espagnols avec Marie Curie, Yves Montand ou Pablo Picasso.                                                                                                                                                                                                                                                  

Les masses d'immigrés affamés qui débarquent dans un pays pour y être manoeuvres ne sont jamais constitués par des gens "cultivés".

La base de l'immigration maghrébine, ce sont surtout des paysans, des plaines et des montagnes, de certaines régions de l'est de l'Algérie qui ont fourni de gros contingents de travailleurs, des gens de Sétif, de Batna, d'EI-Hamel, et on ne peut pas dire qu'ils arrivaient avec une formation.                                                                                                                                                                                                                                                                                                               

 

Par définition même - et on ne peut que le déplorer - les masses populaires qui quittent leur pays à la recherche d'un travail pour survivre ne peuvent jamais être les ambassadeurs de leur culture car, en fait, ils n'avaient pas eu accès à "leur" culture.

Ceux qui étaient formés allaient dans les villes d'Algérie et trouvaient des emplois qui leur permettaient de se fixer. Les immigrés sont toujours, et avant même d'arriver, un sous-prolétariat, sans formation, sans culture.

Autre évidence : les Maghrébins, ont toujours été très en marge de la vraie culture arabe, aussi bien historiquement que géographiquement. Envahi par les Fatimides puis par les Turcs, le Maghreb n'a une culture arabe que de "seconde main" et, en tous les cas, ce qu'on appelle une "culture de colonisés".

Ne confondons pas, par exemple, la "culture" arabe et les "coutumes" de certains pays arabes.                                                                                                                                                                                                                                     

 

 

Car je me pose cette question : Existe-t-il une culture où on inflige aux délinquants des châtiments corporels, où la femme stérile est répudiée et la femme adultère mise à mort, où le témoignage d'un homme vaut celui de deux femmes, où une sœur n'obtient que la moitié des droits de succession dévolus à son frère, où l'on pratique l'excision, où l’on pend les homosexuels?

 

On le voit, l'argument de "l'apport culturel" et de "l'enrichissement intellectuel par l'immigration" ne tient pas la route. Pour ne pas prendre trop de votre temps, je vous épargne tout ce qu'on pourrait dire sur la culture africaine. Je pense que vous serez d'accord avec moi pour reconnaître que le grand continent noir que nous aimons autant l'un que l'autre n'a pas créé une civilisation immortelle dont il faille à tout prix que la planète entière apprenne le message.

 

Or il faudrait tout de même qu'un jour quelqu'un ait le courage de faire remarquer un certain nombre d'évidences:

 

Il est évident que la culture arabe est une très grande culture qui a considérablement enrichi le patrimoine culturel de l'humanité. Mais si certains pays arabes, comme l'Égypte ou le Liban, ont encore quelques très grands écrivains, on est bien obligé de constater que ces écrivains sont, pour la plupart, de culture occidentale et qu'ils ont généralement suivi leur scolarité dans des établissements occidentaux. Ce sont les jésuites, et les universités étrangères du Caire ou de Beyrouth qui les ont formés, pas El-Azhar. Il est rare que les intellectuels arabes ne s’expriment, lorsqu’ils ont un quelconque message à faire passer, autrement qu’en Anglais.

 

La misère économique et culturelle dans lequel croupit le monde arabe depuis quelques siècles prouve d'ailleurs que la culture y est morte, sans quoi les sursauts politiques et le brutal (et éphémère) sursaut économique - provoqué, chez certains, par le pétrole - auraient permis une véritable renaissance du monde arabe.

Ce n'est donc pas être "raciste" que de dire aujourd'hui - et pour le regretter - que, pas plus que la culture grecque ou romaine, la culture arabe ne peut rien apporter "de nouveau" à l'humanité tout entière. Elle fait partie du lot de ces grandes cultures du passé.

 

Autre escroquerie : mis à part pour certaines spécialités culinaires, ayons le "courage" de dire que "nos" Maghrébins ne nous apportent pas la culture arabe, pas plus d'ailleurs que "nos" Polonais, "nos" Italiens ou "nos" Espagnols ne nous ont apporté la culture de leur pays. Les cultures polonaise, italienne ou espagnole n'ont guère de différences avec la nôtre. Ce sont, en vérité, les mêmes cultures, et ça s'appelle tout simplement la culture européenne. Marie Curie, Yves Montand ou Pablo Picasso, les trois grands immigrés qu'on nous ressert à chaque occasion, nous ont apporté leur génie (ou leur talent) personnel, mais ne nous ont rien apporté de "différent" sur le plan culturel. Nous connaissions déjà Chopin, Dante et Cervantès qui étaient presque autant à nous qu'à eux. Allez à Varsovie, à Rome ou à Madrid ou même à Prague, à Heidelberg, à Oxford ou à Liévin, vous verrez qu'on ne s'y sent pas "dépaysé" et que les gens "cultivés" qu'on y rencontre nous ressemblent comme deux gouttes d'eau.

 

La culture des premiers est morte depuis longtemps et la culture des seconds était, en vérité, la nôtre.

 

J’ai aussi remarqué, depuis quelques temps, que nos GGMC évitaient de mettre en avant tous les bienfaits qu’une mixité de culture pouvait apporter à un collectif au départ si différent. Fini le multiculturalisme ? Les attardés de 68 se sont enfin réveillés ? Réveillés sûrement ! Muets aussi !                                                                                                                                                                                                                                                                                                           

 

Bien tout ça pour en arriver à cette conclusion édifiante : Etant en ce moment moi-même un émigré, suis-je un sous-produit culturel, tout simplement con ou les deux à la fois ?

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3 juin 2012

Ma fille et mon fils se posent des questions,

Ma fille et mon fils se posent des questions, quoi de plus naturel. Je me pose aussi des questions, elles sont peut-être identiques. Je m’autorise des réponses qui ne sont peut-être pas des lignes à suivre

mais qui ont sûrement le mérite de leur donner et de leur susciter d’autres interrogations.

 

Le droit des générations futures

 

Il a longtemps semblé que, pour s’affirmer, l’homme devait nier la nature.                       

Ainsi, tout au long de son histoire, l’humanité a cherché à s’émanciper des contraintes naturelles grâce au développement de la technique.

Ses pouvoirs se sont tellement étendus que l’humanité est aujourd’hui capable d’amener, au nom de ses intérêts présents, des modifications et des dégradations irréversibles à son milieu (exemple: les organismes génétiquement modifiés etc.), voire même sa propre autodestruction.                                                                                                    

 

Ces modifications et dégradations, nous n’en saisissons pas encore scientifiquement toute la portée, de telle sorte qu’il est légitime de se demander si le monde de demain sera encore vivable. À cette question, certains répondent que la science et la technique pourront toujours remédier aux problèmes qu’elles n’ont qu’accidentellement engendrés. « Qu’on n’arrête pas le progrès » et qu’il faut aller de l’avant au lieu de s’accrocher au mythe de la nature: nous pourrions, par exemple, aller vivre sur Mars! Mais n’est-ce pas faire preuve d’une confiance aveugle en la science? Là où on ne sait pas, ne vaudrait-il pas mieux faire preuve de prudence?

 

Doit-on alors, par prudence, et par des moyens juridiques, chercher à limiter les pouvoirs de l’homme sur la nature, tout comme on cherche à limiter les pouvoirs de l’homme sur l’homme grâce aux droits de l’homme? Au nom de quoi pourrait-on instaurer des lois écologiques? Il est manifeste que face aux intérêts en jeu, la seule émotion ou même la bonne volonté ne saurait suffire.                                                                                                                    

Pourrait-on alors le faire au nom d’un supposé « droit de la nature »?                                   

 

Cela consisterait à faire de la nature un sujet de droit. Le Moyen-âge, et ce dans toute l’Europe, regorge de jugements très sérieux ayant eu comme principaux protagonistes des animaux et l’homme ; on n’a même été jusqu’à excommunier des forêts, des tourbières etc…

Mais, tout droit suppose une réciprocité: on reconnaît un droit envers un sujet qui doit être lui-même libre et capable de se reconnaître des devoirs.                                                                  

Or, il n’y a pas, de ce point de vue, de réciprocité entre la nature et nous. Pourtant cela ne suffit pas pour conclure qu’il n’y a pas de droit de la nature, car nous reconnaissons bien des droits à des êtres avec lesquels il n’y a pas de réciprocité de fait: les enfants, les handicapés etc.                                                                                                                          

Une autre question se pose: si on reconnaît que la nature est sujet de droit, est-ce que cela concernera la nature prise en sa totalité? Si oui, alors il faudra considérer même le moindre virus ou la moindre bactérie comme ayant des droits! L’idée d’un droit de la nature semble trop problématique pour qu’une juridiction puisse s’y rapporter, il faut donc trouver autre chose.                                                                                                                                

Pourrait-on alors limiter nos intérêts et nos pouvoirs technologiques actuels au nom de l’intérêt des générations futures?                                                                                              

Vu que l’homme a des pouvoirs nouveaux, il doit se reconnaître une responsabilité nouvelle. Avant, quand nos pouvoirs étaient limités, nos responsabilités étaient toujours individuelles, limitées à nos concitoyens et à nos contemporains, mais aujourd’hui ne faudrait-il pas aussi reconnaître et légiférer sur des responsabilités collectives, envers toute la planète ainsi qu’envers les générations futures?

 

Substituer au mot humanité le mot écologie universelle.

 

Article 1er : Tous les êtres vivants naissent libres et égaux en droit.

Quel drôle de monde ce serait, traiter d’égal à égal avec un chimpanzé ou une morue de l’Océan Atlantique. Respecter la propriété d’un lapin et considérer son terrier comme une propriété inviolable, considérer certains laboratoires pharmaceutiques comme associations de malfaiteurs vu la complaisance avec laquelle ils s’associent avec diverses bactéries et autres microbes pour décimer des populations entières, faire du virus du sida l’ennemi public n°1, considérer qu’un coq à le droit et la pleine et entière liberté d’expression, qu’un coucou se verrait menotter pour violation de domicile et les cigales verbaliser pour tapage nocturnes… Qu’en serait-il de la justification légale des abattoirs ?

 

Ce sujet m’inspire.

 

BR

                    

10 mai 2012

J'AIME BIEN DIEU

J’aime bien Dieu !

 

Une partie de l’humanité se bricole un monde transcendant où la mort devient magie, sorcellerie, pratique d’horoscopes qui passionnent tant les lecteurs de télé 7 jours, le quotidien des lourds. Peureux et couards, ils ne vont vivent que pour savoir comment ils vont mourir.                          Adorateurs de reliques, de bouts d’os, de dents, de pantoufles, ils divinisent l’objet, ils ritualisent le quotidien, ils font de leurs vies une suite de passes magiques.                                                                                                                                                                                                                    Le sacré transforme le porc en Judas à quatre pattes, le vendredi favorise l’industrie de la pêche et la femme se devra d’accoucher dans la douleur. Si dieu avait dû mettre au monde un enfant avec un col étroit, la péridurale daterait d’Abraham.                                                                                                            La transsubstantiation (mot barbare, qui veut dire que derrière le monde que nous percevons, il existe un monde invisible, ou les choses ont leur vraie nature, le monde Dieu, une autre dimension en fait) est l’hallucination mentale que tous croyants idéalisent : Paradis, Nirvana, 72 vierges, facteurs communs de schizophrénie mentale où les croyants tendent en masse.                                                         Tout ce qui précède concerne une portion de l’humanité hantée par cette vieille terreur dont elle ignore tout.                                                                                                                                                            Ces diminués du cerveau devraient être une minorité, ils sont hélas la quasi majorité.               Paradoxe : c’est l’anormal qui est la règle, être sans Dieu est exceptionnel.                                         Nous sommes donc gouvernés par des infirmes cérébraux, des gens qui croient à des mirages, des rêves d’enfants puérils,  et ces gens-là qui décident du sort des états.

Donneurs de leçons, moralistes châtrés, les religieux ne savent même pas rire d’eux-mêmes. Le rire est un acte de foi. Le sérieux avec lequel ils officient est la seule arme dont ils disposent pour faire peur à la masse, pour terroriser, pour contenir la multitude dans un monde de sorciers et de fantasmagories.

Finalement la meilleure façon de croire est de ne pas croire que l’on puisse croire ce qu’on pense être capable de croire. Dieu est ainsi ramené à sa plus simple expression, celle d’une incompréhension d’enfant face à ce qu’il ne comprend pas.

Spéculer sur Dieu, c’est un peu comme si doc Gynéco tentait de comprendre Einstein.

Dieu est théorie, la preuve, le nombre de gens qui passent du temps dans les églises au lieu de mettre en pratique ce qu’ils écoutent.

Dieu est le joker que l’on oppose à la mort lorsqu’elle arrive, mais à ce jeu-là  il est difficile de la bluffer !

Chez certains, les angoisses de Dieu sont telles qu’il en résulte une profonde mélancolie. Si la cause influe sur l’effet, il est rare que la cause devienne une solution à l’effet, et pourtant c’est le cas.  Dieu est sûrement le plus grand psychanalyste de tous les temps.

On dit que Dieu est à notre image, rien de plus vrai car ce sont les hommes qui l’ont créé. De croire qu’il est à la source de tout est aussi une manière d’expliquer notre incompréhension face à ce qui nous entoure. Dieu est une femme de ménage qui nettoie notre mental de toutes les poussières de nos incompréhensions ; avec son petit balai il nettoie nos interrogations sans réponses en les mettant dans sa poubelle. Ensuite,  il s’occupe d’emmener tout ça à la décharge et permets de passer à autre chose.

Dieu est naît après un orage quand la horde apeurée se serrait les uns contre les autres face aux éléments déchaînés.                                                                                                                                           Dieu est naît lorsqu’une fois mort les membres de la horde ne comprenant pas pourquoi il ne se réveillait pas, leur faible intelligence du début leur a permis d’associer la mort avec la notion de passage. Tout est incompréhension à cette époque.                                                                               Nature, environnement hostile, le corps, les rêves, la pourriture du mort, l’intelligence du début s’est créé un allié puissant capable d’optimiser et de rentabiliser tout ce que l’homme possédait  pour survivre. Première preuve de l’assistanat perpétuel dont les hommes ont besoin, l’homme est un trouillard, je le comprends.

On ne cherche pas à expliquer ce qu’on ne comprend pas, on découvre et on observe, et faute de temps on délègue tout à Dieu.

Si Dieu arrivait aujourd’hui est-ce qu’il aurait autant de succès, j’en doute.

Dieu au départ est une femme.                                                                                                                           La femme enfante, et l’homme du début a dû mettre du temps à associer l’acte à la procréation.     Elle devait être respectée, regardée comme une magicienne, celle qui assurait la survie de l’espèce. Je vois mal Gérard Cro magnon, arriver avec un bouquet de fleurs et un steak de mammouth pour draguer sa compagne.                                                                                                                                 L’amour à cette époque est une pulsion hormonale, on mime les animaux.  La responsabilité d’élever les enfants devait être tout aussi importante que celle de chasser.                                                         Puis l’homme a commencé à comprendre, il a préféré un dieu costaud, bon chasseur, batailleur. L’homme a préféré un Dieu plus viril, il a fini par associer l’acte d’amour à la naissance et vu qu’il ne pouvait pas encore foutre ce dieu femme au placard, il l’a remisé tout doucement au second plan. Elle disparaîtra du calendrier dès qu’il maîtrisera la culture des céréales et la rouste dominicale. Madame commence alors à nettoyer la caverne.

Dieu est le seul médicament que l’on est trouvé pour se soigner de la mort.                                L’ordonnance en est la religion et ses docteurs et souvent ils en ont le titre, sont curés, imams, gourous et autres moines. Les soins, sont des soins de l’âme, ils peuvent être en continus et ils ne sont jamais gratuits.                                                                                                                                               La sécurité sociale de la religion, celle qui assure Le remboursement est le paradis ou la félicité.         Là aussi, la cotisation est nécessaire. A dose homéopathique on pourrait parler de la religion comme d’un placebo, hélas souvent la cure est sévère. C’est parfois une chimio qui tue toutes les métastases d’indépendance raisonnée de l’âme.

Croire en Dieu, c’est ne pas avoir confiance en soi, c’est considérer ses parents somme des parents adoptifs. Et d’ailleurs qui croit réellement en Dieu aujourd’hui ? Moi ? Non !                                          J’ai dû mal à comprendre mes contemporains, ce qui m’entoure alors comment je pourrais croire qu’il existe une entité capable de créer, l’univers, la vie, un être capable de m’écouter par-delà les cieux et de répondre à mes prières.                                                                                                                   J’ai rencontré des gens qui côtoyaient dieu au plus près, des intimes. Dieu est à leur côté, il les écoute, il lui parle comme à un copain, Dieu mange avec eux, il fait les courses avec eux, ils couchent avec eux, vanité de l’homme de se croire plus important qu’un autre pour avoir ce genre de conversation privilégié avec quand même un gars qui a créé tout ce mic mac.                               Égoïsme de l’homme de s’accaparer Dieu pour soi, alors qu’à regarder ce qui nous entoure, d’autres en ont quand même sérieusement plus besoin que nous.

Croire en Dieu en temps de paix c’est se renier soi-même et refuser d’assumer ce qui pourrait être bon en nous. Croire à Dieu en temps de guerre, c’est l’aval collectif aux tueries, c’est mettre Dieu au niveau des humains, il doit peu apprécier d’être associé à la barbarie de nos instincts. Vanité, égoïsme, fatuité… Croire en Dieu finalement c’est aussi mettre en avant beaucoup de ses défauts.

Dieu nous apprend à mentir, lorsque l’on affirme qu’il existe par exemple et qu’on tente de se convaincre soi-même qu’on ne se trompe pas.

Aujourd’hui adorer Dieu révèle d’une certaine forme de paganisme, ils sont tellement nombreux à en revendiquer le titre !

Sa vocation c’est la musique ! Sa vocation c’est la peinture ! Sa vocation c’est les sciences ! Sa vocation c’est Dieu…. Dieu est un violon d’Ingres ?

 Le problème de ceux qui croient en Dieu c’est que souvent ils ne l’expliquent qu’en rapport avec une émotion mystique, la raison fait défaut à la genèse.                                                                                        Et quoi de plus irraisonnable que de résonner sans raison. Alors je sais, certains me diront, ça me fais du bien ! Ça ne mange pas de pain ! Je crois avec mon cœur pas avec ma raison ! J’adore cet argument révélateur finalement de ce qu’est réellement des siècles de propagande religieuse. Le cœur est une pompe, qui pompe le sang, en mettant de côté la raison on vous range déjà dans la catégorie des abrutis incapable de comprendre quoi que ce soit et surtout on vous incite à y rester. Tenter de comprendre Dieu sereinement, sans apriori est considéré comme hérétique, chasse gardée de classes dominantes ; en effet, si tout le monde résonnait ne serait-ce que cinq minutes, bon nombre comprendrait que tout cela ne correspond plus à nos vies de maintenant.

- Oui, mais tu nous emmerdes, moi je crois en Dieu, un point c’est tout !                                                    – Ok, tu crois donc en un truc que tu ne comprends pas ! Alors explique-moi, c’est qui, c’est quoi Dieu ?                                                                                                                                                                         – Euh !... (Ça commence toujours comme ça, au début n’était pas le verbe, mais la  lettre E), euh… Eh bien Dieu, c’est lui qui a tout crée, qui est à l’origine de la vie !                                                                     – Stop, d’accord ! Tu crois réellement ça ?                                                                                                          – Oui !                                                                                                                                                                   Inutile de développe, d’argumenter, tout est dit.                                                                                         Dieu est tellement grand, que déjà vouloir parler de lui vous fais passer pour un crétin.

Dieu nous a envoyé son fils pour nous sauver, et nous ? Nous lui avons envoyé qui  pour le sauver ?

A la veille de mourir, il y a des gens qui se mettent à croire alors qu’ils ne l’avaient jamais fait. D’autres renient  Dieu, alors qu’ils y ont cru toute leur vie. La mort propose finalement plus d’options.

Le libre arbitre : Quelle invention rhétorique merveilleuse. Dieu ainsi se déculpabilise de tous ce que l’homme peut commettre d’ignoble.  – Je ne suis pas responsable !                                                        Dieu à toutes les qualités pour travailler dans la fonction publique.

Croire en Dieu d’une manière superficielle s’est se foutre de sa gueule, c’est en faire un programme télé que l’on zappe si la chaîne concurrente propose quelque chose de mieux. Ce n’est pas de votre faute, la religion s’est acharnée à vous laisser dans l’ignorance. Eux-aussi, trônant dans des échasses d’or, en hiérarchisant, en dogmatisant les relations avec le père céleste ils se sont assurés que toujours dans la demande vous auriez continuellement besoin d’eux.

Dieu en soi, c’est pas bête, c’est rassurant ; c’est un concept de tutelle paternaliste qui ne fais réellement de personnes un orphelin.

Un battement d’ailes de papillons peut provoquer un Tsunami à l’autre bout de la terre. L’effet papillon en matière de religion existe : Un homme qui prie dans une église peut provoquer une famine en Afrique.

Dieu est parfait mais l’homme ne l’est pas, pourtant l’homme ne s’est pas gêné pour que Dieu évolue.                                                                                                                                                                  Dieu est vérité, mais les vérités d’hier ne sont pas celles d’aujourd’hui, alors que penser de cette sublime et fameuse vérité de son existence.                                                                                                     Si vérité il y a, elle ne peut changer, la vérité convient à ceux d’hier, de maintenant et ceux de demain. Sinon, ce n’est pas une vérité, mais plutôt une interprétation et le problème avec les interprétations c’est qu’elles sont aussi nombreuses que nous sommes.                                                              Une vérité est si radicale de par l’essence même de sa sublime révélation que personne ne peut la mettre en doute, la vérité est accepté par tous sans équivoque.                                                             Pour ce qui est de la vérité de Dieu, on n’est loin d’être dans ce cas. En effet quel crédit apporter aux différentes religions, schismes, sectes, sinon celui d’adapter opportunément une vérité en fonction des besoins du moment. Donc, comment ne pas croire finalement que tout ça ne tient pas debout.

- Oui, mais c’est les hommes qui sont comme ça !

Ben voyons, on est des cons somme toute, on n’y comprend rien.

Des Dieux il y en a en pagaille, lequel est le bon ? Et si j’en choisi un, comment être sûr que c’est le bon ?

Il y a le dieu des juifs, des arabes, des chrétiens, des catholiques, des orthodoxes, des coptes, les dieux des indiens, le grand manitou, les dieux de la nature propres aux africains et l’Asie, d’autres que l’on transforme en dieux, comme Bouddha par exemple, et le Taoïsme, les dieux disparus et quand bien même j’arriverai à en trouver un, ensuite, il y a encore une pléiade de façons de se prosterner devant lui. Finalement c’est comme essayer un tee-shirt, une fois qu’on a la taille, reste à trouver la bonne couleur.

La valeur d’une vérité controversée comme la religion ne m’apparaît pas respectable, l’homme lui l’est, car même avec ses défauts il reste vrai, alors je préfère respecter un homme plutôt que sa religion.

Je suis sorti de la religion, je n’ai nul besoin d’intermédiaire pour papoter avec l’invisible, mes questions fondamentales et mes incertitudes me permettent de réfléchir sur moi-même sans le secours de personnes, et dans le pire des cas, les psychiatres, ces nouveaux confesseurs peuvent très bien faire l’affaire.

Finalement on ne sait pas grand-chose de dieu, et pourtant rien qu’avec le peu que l’on sait de lui, il nous a empoisonné la vie. On remet son salut entre les mains d’un magicien, sa vie éternelle dans les mains d’un gars qu’on ne connaît pas. C’est trop magique pour moi !

Le religieux lui reste, s’accroche, mais de quel droit prétend-t-il être plus en communication avec l’invisible que moi ou vous.

Dieu ne meurt pas, mais il s’éloigne de nos affaires, il n’a aucune capacité d’adaptation, prisonnier qu’il est de sa vérité immuable. Le religieux lui il ment, il est plus à son aise, alors il est libre de récupérer le business à son profit.

- Je sais que dieu existe, mais je ne sais pas comment l’expliquer ! C’est la meilleure preuve d’avouer qu’on ne sait pas si il existe réellement car on ne sait pas l’expliquer.

La vérité, le vrai n’existe que dans l’assentiment que l’on donne en ce que l’on croit et selon les raisons que l’on n’a d’y croire, mais si l’on change d’avis le vrai d’hier deviendra le faux et ce sera notre vérité ; alors autant aborder les choses en occultant le vrai et le faux car le vrai engendre le faux et ce faux peut devenir le lendemain vrai, d’où des vérités relatives dans le temps. Est-ce ce que l’on peut être neutre en matière de religion ? Oui ! En les détestant cordialement.

Ecrire sur Dieu c’est perdre son temps, il n’achète pas de livres.

Dieu est un astronaute, il pilote un vaisseau et Jésus son co-pilote de fils est assis à sa droite.

Finalement on n’a le Dieu que l’on mérite.

Il fut un temps où les femmes oublièrent Dieu.

C’était un lundi je crois.

Dieu venait de rentrer du boulot. Il trouva la femme occupait à préparer le repas, posa le pain sur le rebord de la table et tout en sifflotant il se dirigea vers la salle-de-bains pour prendre une douche bien méritée.

Il entendit la porte claquer et n’y prêta pas plus d’attention.

L’eau chaude qui lui ruisselait sur les épaules le coupait de la réalité du moment.

Le dernier mot qu’il entendit fut « paquet de cigarettes ».

Lorsque séché il regagna la cuisine, Dieu trouva son assiette mise, une quiche au thon finissait de refroidir dans un plat acheté chez un équipementier scandinave. Il mit du temps à voir l’enveloppe posée contre son verre.

Il sourit, dans deux jours c’était son anniversaire et il s’imagina en prenant l’enveloppe dans ses mains qu’elle contenait les prémices d’un cadeau surprenant.

«  Dieu! Tout est fini! Ne cherche pas à me revoir! Bonne continuation! Pense à toi! Oubli- moi! Sois heureux! Adieu Dieu! »  

Dieu se demanda ce qu’il avait fait pour en arriver là!… Rien!… Fut la réponse que lui apporta le silence d’une maison bien entretenue et d’un frigo plein.

 

Le temps a souvent raison de tout. Il n’a nul besoin de s’acharner car il a pour lui l’espérance de vie la plus longue. Qui veut lutter avec lui termine sa vie alors que le temps n’a pas encore commencé la sienne.
Alors que peuvent les idées sinon naître et mourir instantanément à son contact.                              Le temps tue dans l’indifférence de sa longévité toutes velléités de durée.                                  Lorsque madame seconde et madame minute s’en vont prendre le thé chez madame heure, elles rient toutes les trois de ces expressions comme par exemple:                                                                    «  Prendre son temps!… Avoir le temps!… J’ai le temps!… On verra avec le temps! » Cette dernière n’en finit pas de les faire rire, surtout madame seconde.                                                                  Le temps est plus vieux que la mort elle-même!                                                                           Vivre avec son temps est une manière désespérée et vaniteuse de croire à notre propre importance.        Mais que sommes nous, sinon une suite de connexions neurologiques dont les actions et réactions ne peuvent être comparées à l’échelle humaine qu’à la cacophonie désordonnée d’une fourmilière en migration.                                                                                                                                  Faire perdurer une idée est la phase terminale d’une évolution, c’est le début de la fin.                      Le temps aura raison des religions.

 

Le téléphone sonna.

- Allo!… Oui attendez!… Chérie! Chérie!… Marie c’est pour toi!

- Qui est-ce?

- Ton ex!

Joseph était un homme très intelligent… Et puis la peur n’évite pas le danger.

Marie prit l’écouteur. Elle reconnut la voix de son ancienne secret story.

- Marie? C’est Dieu… Ça va?

- Ecoute Dieu… C’est gentil d’appeler mais… On n’en a déjà parlé…

- Mais je ne te téléphone pas pour ça!

- Ecoute… Le mieux c’est que t’arrête définitivement d’appeler!                                                      - Je ne sais pas… Je croyais que peut-être on pourrait…                                                                  - Non! Arrête! Tu te fais du mal! A moi aussi!… Voilà c’est comme ça!… Piou va bien?                  - Oui, il est avec son oncle dans le jardin!                                                                                       - Bien je te laisse et s’il te plaît n’insiste plus!

Tût tût tût tût…    

 

 

Lorsque Dieu s’est fait homme, il a oublié la femme. Et comme cela arrive souvent il s’est fait largué.

 

 

 

 

EXTRAITS DU CODE

 

 

Code social - art. 127- 31

Loi n° 1078 - 127 du 18 mars 2042 - art. 12 BORF 20 mars 2042.

 

Article 12

 

L’euthanasie est un droit que tous citoyens ou citoyennes est en mesure de décider pour soi  même

 

Article 12 - 1

 

L’application de la loi ne peut intervenir que dans le cas d’une issue médicale fatale ou suite à une requête du demandeur justifiée par une situation intolérable où une atteinte à sa dignité humaine entraînant une dégradation irréversible de sa personne.

 

Article 12 - 2

 

En aucun cas, l’euthanasie ne pourra être demandée par une autre personne.

 

Article 12 - 22

 

La procédure de fin de vie pourra avoir lieu soit dans un centre médical, soit dans tout autre lieu choisi par le demandeur. Un représentant médical patenté et assermenté se devra d’être là au même titre qu’un membre au moins de la famille assermenté lui aussi. En cas d’absence de famille un assistant de fin de vie sera désigné d’office.

 

 

Toute la famille est là, très peu ont refusé l’invitation. Il y a les reliefs d’un banquet, des enfants jouent au loin sous l’œil de babby sister veillant à les occuper d’une manière convenable. Ils sont tous là.

Les enfants et les petits-enfants, de vieilles tantes accompagnées d’oncles et de neveux à profusion car c’est une grande famille. De loin, on dirait qu’ils posent pour une photo; de ces photos que l’on accrochera au mur au milieu de tant d’autres. Un petit vent ébouriffe de rares chevelures… C’est un beau jour pour mourir. 

Elle a tenu à mourir chez elle, dans son jardin, derrière sa maison de pierres.                                   Elle est assise dans un fauteuil confortable, une couverture lui couvre les jambes. Elle sourit à tout le monde, de toutes ses forces.

Ils se tiennent debout derrière elle, certaines sont assises à ses côtés, leurs visages sont rougis de larmes et rempli d’une fierté incommensurable face à ce monument de courage recroquevillé sur des années de lutte et de souffrance.

On attend d’elle un mot, un souvenir. Seuls ses yeux parlent. Ils parlent d’un prochain départ. De retrouvailles. D’une délivrance.                                                                                                      On lui serre sa main décharnée avec précaution, elle est si frêle. Du cristal transparent, bleuté de veines, piqueté de transfusions, une multitude de piqures de fourmis. Elle est maquillée, prête pour aller au bal. Elle n’attend plus que son prétendant.                                                                            Il arrive. Pour l’occasion lui aussi s’est mis sur son trente et un.                                                                       Il a des gestes tendres et doux.

Elle ne sent pas l’aiguille s’enfoncer dans sa chair.

Elle ferme tout doucement les yeux.

Les images s’estompent.

Les sons… Il lui semble entendre un oiseau.

C’est ainsi qu’elle quitte ce monde au milieu des siens.

- « Tout est fini, elle ne souffre plus! »

Lorsque la mort devient une bénédiction pourquoi la faire attendre.                                                 Un ange passe, lui aussi a du mal à retenir une larme.

 Preuve que les religions sont stupides, elles n’arrivent pas à croire à la même chose.

 

Loin, très loin.

Dieu vient de rentrer de faire les courses.                                                                                          Il a eu le temps de passer chez le coiffeur, la pelouse de son petit pavillon de retraité aurait elle aussi besoin d’une bonne coupe.

- Papa! Papa! Il y a une dame qui est là pour te poser plein de questions!

Dieu s’empêtrant dans ses sacs de courses:

- Tu es là mon fiston! Tiens aide moi à porter tout ça dans la cuisine!

Le fils… Il a l’air éveillé le petit:

- Il y a aussi tonton…

- Saint-Esprit est là… ? Et la dame elle est où?

Le fils, regardant dans les sacs à la recherche d’une sucrerie:

- Dans la salle à manger! Tonton lui a servi un café en t’attendant!

 Une petite demi-heure plus tard, confortablement installé Dieu répondait aimablement aux questions de cette journaliste envoyée par un journal dont le nom importait peu. Il était de plus en plus rare qu’on le sollicite pour ce genre de questions, mais il aimait bien se rappeler un temps ou sa popularité était telle qu’il ne se passait pas un jour sans que l’on parle de lui. Et c’est toujours bon enfant qu’il prenait sur lui de se prêter à ce petit jeu avec des journalistes fourbissant leur expérience aux réponses très matures dont il faisait preuve.

Qui plus est, elle était admirablement carrossée, un beau petit bout de femme avec un nom de bagnole italienne.

 Elle:

- … Vous vivez seul?

Dieu:

- Je vis avec mon fils. Comme vous le savez sa mère s’en est retournée vivre avec ses premiers amours de jeunesse!

Elle:

- Vous ne regrettez pas parfois le succès que vous avez eu?… Cette vie sous les feux de l’actualité?

Dieu:

- Je n’ai jamais eu la grosse tête vous savez! On n’a beaucoup colporté sur mon compte! Il arrive un moment ou quoi que vous fassiez, quoique vous disiez, tout est sujet à interpré-tation! Est-ce que je regrette?

Non! Vous voyez… Je prends le temps de m’occuper de mon fils! Pour lui aussi ça n’a pas été une période très facile!

Elle:

- Je vous imaginais plus grand!

Dieu:

- Vous voyez, vous aussi vous êtes victime de vos propres interprétations!… Un autre café?

Elle:

- Non merci! Vous pensez un jour remonter sur scène?

Dieu:

- Un come-back!

Elle:

- Oui… En quelque sorte!

Dieu:

-… Non!… Place aux jeunes! J’ai fait mon temps! Je vais même vous confier quelque chose! Je suis impatient de voir quelle sera… L’alternative! Pas pour juger, d’autres s’en chargeront à ma place! Non!

Vraiment, très sincèrement, je suis curieux de voir si la créativité est toujours de ce monde! A mon tour d’attendre une révélation! Mais j’ai confiance et il ne peut en être autrement!

Elle:

- Rien ne m’enlèvera de l’idée que vous êtes déçu…Blasé!

Dieu:

- Pensez ce que vous voulez! Mais un conseil madame, qui s’applique aussi bien à vous, qu’à moi! Méfiez-vous de vos certitudes! Faites continuellement le ménage de vos idées fausses…

Elle:

- A la recherche de la vérité?

Dieu:

- La vérité n’est que l’idée fausse suivant une idée erronée et précédant la prochaine erreur!

Elle:

- Merci!

Dieu:

- Je vous en prie

 

Catholique venait d’asséner un crochet du droit à Musulmane.

Elle l’encaissa sans broncher.

Malgré sa frêle apparence Musulmane possédait de grosses ressources. Elle esquiva un uppercut à assommer un bœuf, feinta sur la gauche et subitement enchaîna plusieurs directs fulgurants du gauche.

Le nez de Catholique craqua et un flot de sang compromis sa bavette immaculée. Tournant autour de son adversaire Musulmane tentait maintenant de la frapper à la glotte.                                           Catholique tentait elle, d’atteindre les parties intimes de son adversaire. Elle tournait autour de Musulmane avec une rapidité surprenante pour son poids. Feintant du gauche, elle profita de l’attention que son adversaire portait à ses jambes pour lui asséner un direct du droit à la tempe suivi d’un uppercut terrible qui envoyèrent toutes les dents de Musulmane en stage de Tango à Buenos Aires.                                                                                                                                      Catholique leva les bras au ciel et commença à trottiner sur place fêtant sa victoire. Elle se tapait sur la poitrine telle les grandes guenons d’Afrique. Son nez en bouillie lui permettait aussi d’en imiter le langage.                                                                                                                          Musulmane, dont la mutuelle prenait en compte les soins dentaires, profita du relâchement de son adversaire, pour attaquer par une série de directs dans l’estomac, suivi de deux directs du droit et d’un magistral coup de boule…

Catholique encaissa sans sourciller.                                                                                              Elle s’ébroua tel un gnou traversant le fleuve Niger, et se remit à bouger autour de son adversaire prête à l’achever…

Le sang lui pissait même par les oreilles… La foi fait des miracles.

Pendant ce temps, Bouddhiste après s’être rapidement débarrassé de Chiite par un savant coup de savate, que les puristes apprécient sous le nom savant de « rotation définitive propice au sommeil réparateur » luttait avec Protestante.                                                                                              Les deux religions s’observaient.                                                                                        Protestante était une spécialiste de la boxe chinoise. Bouddhiste était aussi une adepte d’un art martial aujourd’hui oublié, « La salsa coréenne ». Le spectacle devait tenir toutes ses promesses.

Des poings d’aciers s’abattirent sur des abdominaux solides comme des blindages, s’encastrèrent dans des gueules tordues, se fracassèrent sur des crânes durs comme de la fonte.                                                                                                                              Protestante pratiquait un combat défensif basé sur l’esquive. Elle cherchait la tactique pour éviter les coups rapides de Bouddhiste. Dansant souplement  sur ses jambes elle décocha à son adversaire deux superbes directs à l’estomac. Des châtaignes pareilles enverraient un cheval au tapis, mais Bouddhiste s’ébroua comme une chienne mouillée, la bouche déformée par un rictus féroce.                                                                                                                   La riposte de celle-ci ne tarda pas. Protestante ne put éviter un crochet qui lui éclata l’arcade sourcilière, une rigole de sang inonda son visage.                                                                             Elle répliqua d’une solide gauche, cherchant à ouvrir la garde de son adversaire. Plusieurs de ses crochets atteignirent Bouddhiste à la mâchoire avec une puissance considérable. Elle encaissa sans broncher d’un pouce, poussa un vague grognement et continua à tourner autour de Protestante.                                                                                                                 Subitement les deux poings serrés de Bouddhiste s’abattirent ensemble sur la tête de Protestante.
Toutes les articulations de celle-ci craquèrent sous la violence de l’impact. Bouddhiste la releva d’une droite qui l’envoya dans les airs à une hauteur stupéfiante, mais à la surprise générale Protestante retomba sur ses pieds et balança son poing droit dans le visage de Bouddhiste. Par deux fois la tête de celle-ci valsa brutalement en arrière. Elle devait avoir les vertèbres disloquées, écrabouillées.                                                                                          Un direct fulgurant qui fit mouche au milieu du larynx envoya Bouddhiste dans les strates intermédiaires d’une réincarnation avortée. Au passage elle renversa un baquet d’eau, pulvérisa une commode, et s’écroula des pandas roses lui dansant devant les yeux… 

 

A l’heure où je vous parle, elles continuent encore…

 

 

Un sage méditait au pied d’un arbre… Un jambosier.

Son fidèle disciple s’approcha, s’accroupit respectueusement et attendit que son, maître en eut fini avec son voyage intérieur, le seul ou les valises ne sont pas indispensables.

Il sentit aux frémissements des moustaches de son maître que celui-ci était enfin revenu sur terre.
- Maître?

- Oui!

- L’optimisme est fille ou mère du bien être?

Il gonfle ce disciple, toujours avec ces questions pas possibles!

- Ni l’une, ni l’autre!

- Mais pourquoi?

- Parce que le bien être n’existe pas!

- Est-ce une quête?

- Quêter c’est mendier! Le bien-être ne se mendie pas!

- Pourtant nous tendons à ce but?

- Ecoute!… (Il ne se rappelle plus son nom!)…

- Je n’entends rien maître!

- Moi!… Ecoute-moi!… Moi! (Il est bête ou quoi ce disciple! On n’est pas sorti de la cantine avec lui!)…Ecoute! Le bien être est la sensation éphémère d’un rire, d’un sourire, d’une respiration…                                                                                                                                 - Personne n’est heureux alors?                                                                                                     - (Mais il ne me laisse jamais finir mes phrases celui-là! Je vais le calmer!) Bien voilà, tu vas aller faire les courses, ensuite tu nettoieras le temple, tu raccommoderas ma chemise, tu tailleras les arbres, tu feras a manger pour toute la communauté… Ensuite, tu classeras les 12 000 dossiers de notre bibliothèque, tu donneras à manger à nos singes sacrés et ce soir tu iras promener Tantor, notre éléphant. Puis tu viendras avec l’éventail en lotus m’éventer toute la soirée et tu me masseras, et cette nuit au lieu de dormir tu me chanteras une berceuse!                                                                                                                                       - … OM!?

Première leçon: Le bien être de chacun en passe par le mal être de l’autre!

 

Je me suis inquiété le jour où je me suis aperçu que bon nombre d’artistes, écrivains, intellectuels, scientifiques se mettaient subitement à croire en Dieu, ou tout au moins à en admettre l’hypothèse. Je me suis posé la question à savoir, si des gens très intelligents croyaient en Dieu, c’est que peut-être leurs raisons, leurs réponses étaient suffisantes à palier mes incompréhensions. Les réponses sont les suivantes :                                                                                                                                    Un artiste qui subitement croit en Dieu a besoin de vendre des disques. Un écrivain qui croit subitement en Dieu a besoin de vendre des livres en particulier le sien Un intellectuel qui croit en Dieu n’a plus rien à dire d’intéressant. Un Scientifique qui croit en Dieu est en général invité d’un plateau de télévision et tout en cautionnant cette nébuleuse théorie qu’il se chargera bien de ne pas expliquer, gagne du temps pour continuer ses recherches tranquillement.

Conclusion sous forme de devinette :

Quel est le point commun à toutes les religions ?                                                                             Le cimetière.        

BR                                                                                          

10 mai 2012

AU COMMENCEMENT ETAIT LE BLOG

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