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Tribunal du non sens
3 juin 2012

LA GUERRE

La guerre !

C’est moche la guerre, et puis surtout c’est dangereux !

 

Je me souviens de tous ces vieux cons, (vous les reconnaitrez sûrement)  qui  nous tarabustaient les oreilles avec leurs : «  C’est une bonne guerre qu’il vous faudrait ! Ou alors, Fainéants de jeunes, drogués, c’est une bonne guerre qu’il vous faudrait ! Ou alors, plus rare, mais j’ai eu l’occasion de l’entendre : C’est Hitler qu’il vous faudrait ! Comme si Hitler aurait pu résoudre mes problèmes de puberté et mes premières angoisses de masturbation.

 

D’une manière générale, ceux qui avançaient de tels propos avaient été trop jeunes pour avoir fait la dernière et trop vieux pour faire la prochaine, il est vrai que tant à souhaiter une guerre, autant ne pas avoir l’occasion de la faire ! Cette race de crétins a tendance disparaître, et c’est une bonne nouvelle ; mais voilà t’y pas (jargon bourguignon) que les conflits en cette année 2012 sont de plus en plus nombreux.

 

Certains érudits de la guerre m’avanceront qu’il faut faire une différence entre les différents conflits. Les régionaux, les locaux, les tribales, les ethniques, les guerres terroristes, les guerres religieuses, intercontinentales, économiques, du pétrole, la guerre de l’eau, etc. En fait si je m’en tiens à la stricte définition du mot, la guerre c’est lorsque l’on donne un fusil à un mec et qu’on lui demande au nom de l’état, de dieu, de matières premières, d’aller buter son voisin. Et lorsqu’un abruti en cravate tente de m’expliquer qu’il y a guerre et guerre, j’aimerais le voir hurler dans les barbelés, ses tripes à l’air, sa bite carbonisée, appeler sa mère, femme stupide si il en est d’avoir laissé partir son fils à la boucherie plutôt que de le pousser à déserter.

 

Pourquoi les hommes savent-ils mieux faire la guerre que la paix ? Parce que la guerre ne fait appel qu’à des instincts primitifs de survie originelle alors que la paix elle demande de l’intelligence. Parce qu’une fois la guerre terminée, souvent ceux qui préparent la paix sont les mêmes qui ont fait la guerre. Une paix préparée par des militaires, quelle connerie, c’est comme si on confiait à un général d’une division de panzers la direction d’une crèche pour autistes. Le statut de vainqueur n’engendre aucune sollicitude et vision futuriste de l’après-guerre. La Libye, l’Irak en sont les parfaits exemples.

 

Les armées démocratiques sont des armées de mercenaires idéologiques appuyées par la propagande des médias ce sont de nouvelles croisades dans la définition stricte du mot. Et d’ailleurs que de points communs.

De nos jours, les pays possèdent des armées nombreuses, surarmées, mais sans aucun champ de bataille pour rentabiliser et justifier les crédits énormes qu’ils engloutissent. Il en était de même au moyen-âge, où armées et chevaliers inactifs désolaient l’Europe occidentale.

Les médias jouent ici le rôle de rapporteur de nouvelles de ces pays lointains où souffrent des communautés qui devraient nous être proches. Il en était de même au Moyen-âge où les pèlerins de retour de terre sainte relataient ce qu’il s’y passait, en n’omettant pas d’en rajouter. Vexations, persécutions, Il se trouvait aussi une foule considérable prête à les écouter, et d’autant plus de crétins prêts à les croire.

Nos idéaux démocratiques ont largement remplacés les délires religieux des siècles précédents. A cette époque on pensait largement convertir ces païens en de fidèles chrétiens, aujourd’hui il en est de même. On assiste à une conversion en masse à la démocratie et surtout à la consommation.

 

Avant la guerre du Golfe, nous avions déjà conscience d'être les plus forts. Après la campagne du Kosovo, c'était même reparti comme en 1914: la guerre redevient fraîche, courte et joyeuse. Du coup, on enchaîne :Deuxième guerre du golfe, Afghanistan, Libye.

 

Avec la guerre en Libye; on a tué ni trop, ni trop peu. Les frappes ont été délivrées, sans stock inutile de munitions, ni de cadavres. La guerre devait être chirurgicale. Elle le restera mais de même qu'on opère sans ouvrir, on vaincra sans tuer. Dorénavant, nos adversaires ne seront pas seulement militairement défaits mais moralement désarmés. Puisque nous leur laissons la vie sauve, ils n'auront plus le cœur à se battre. Pourquoi? Parce qu'à long terme, chers amis, ils seront tous consommateurs! 

L'homme n'est plus la mesure de toutes choses, c'est l'individu, armé de son double décimètre, de sa carte bleue, et de sa zappette, qui devient l'expert géomètre de sa propre existence. Le libre échange, Internet et, si nécessaire, les missiles Tomahawk, finirons bien par les ramener sur le chemin de l'état de droit, du doux commerce et de la paix perpétuelle.

 

Voici à peine caricaturé, le conte de fées stratégique que l'Occident se raconte pour s'endormir au soir d'un siècle chargé d'horreur.

L'illusion de l'Occident consiste donc à croire qu'a l'avenir, plus aucun état, plus aucune force politique ne lui fera la guerre avec quelque chance de succès. Soyons sérieux: la "guerre" du Golfe, celle de Libye furent des opérations de police, tant la disproportion entre forces était flagrante.

Ainsi, si nous ne craignons plus la guerre, c'est parce que les seuls états capables de nous la faire nous ressemblent.                                                                                                                                                                                  

Avouons-le: le nouvel ordre mondial ne réussit pas aux Rwandais, c’est un fait et peut-être cela vient tout simplement que les grandes marques de distributions ne sont pas encore implantées dans la jungle,  mais "sauvageons", "fanatiques", "mafieux", "terroristes" ne représentent pas une menace vitale, totale et implacable.

L'occidental n'aperçoit plus de raison valable d'aller se faire trouer la peau. Tout au plus, sauver celle de sa femme, du moins s'il n'a pas déjà divorcé.                                                                                                                                                 

La survie du corps, la somme des plaisirs qu'il procure constituent les seules raisons de vivre. La consommation de masse réduit le coût de la vie mais élève celui de la mort.  En effet mourir maintenant devient pénible, on laisse tant de belles choses. Individualisme, consumérisme, hédonisme, relativisme imposent une seule réalité psychologique.

Hélas, l'erreur dans laquelle nous nous sommes douillettement installés depuis la fin de la guerre froide est cent fois plus impardonnable que celle de 1914. Car si nous nous trompons, la prochaine guerre sera l'ultime.

BR

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